GUNS UNLIMITED

Voici une histoire que j'ai écrite il y a très longtemps... Bonne lecture !!

« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'à le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé ».

IIème amendement de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique.

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Le 17 Décembre 1988

Dans la tranquille petite commune de Virginia Beach, en Virginie, Nicholas Elliott, un jeune Noir de seize ans, pénètre comme chaque matin dans la Atlantic Shores Christian School.

Cette fois, pourtant, il transporte dans son sac à dos d'écolier un instrument plutôt particulier.

Deux heures et quinze chargeurs plus tard, Nicholas Elliott tuera un professeur de quarante et un ans et en blessera un second touché par deux balles de neuf millimètres. Il tentera aussi d'en abattre deux autres qui échapperont de justesse aux rafales.

« Ils me haïssaient! » explique-t-il lorsqu’enfin d'autres enseignants parviennent à le maîtriser.

L'arme dont s'est servi Nicholas est une véritable arme de guerre, un Cobray M-11/9 fabriqué par la firme S.W Daniel d'Atlanta. Il s'agit d'un pistolet mitrailleur court, fait tout de métal noir et crache ses trente-deux balles en moins de deux secondes. L'engin favori des trafiquants de drogue.

Chez l'armurier, tout simplement grâce à une petite astuce d'identité. Fasciné par les armes à feu mais, en raison de son jeune âge ne pouvant en acheter lui-même, il avait entraîné son cousin Curtis Williams, trente-six ans, jusqu'au magasin « Guns Unlimited ».

Ledit cousin, d'ailleurs, était lui-même familiarisé avec les armes depuis son séjour chez les Marines. En direction de l'armurier, les deux personnes traversaient la ville sous la pluie. A peine poussent-ils la porte du magasin que Nicholas demande à voir un calibre 38, puis un AK-47, puis un Mac-11. A chaque fois, c'est à lui que l'employé tend le revolver pour qu'il puisse l'examiner. Or, Nicholas n'a que seize ans et il est strictement interdit de vendre une arme à un mineur de moins de vingt et un ans. L'employé de « Guns Unlimited » pouvait-il l'ignorer? Nicholas demande ensuite à voir le Cobray M-11/9, cet incroyable pistolet automatique qui le fascine. Pendant de longues minutes, il va discuter de qualités de cette arme de guerre avec l'employé qui semble partager sa fascination.

Quand la visite tourne à l'achat...

Curtis Williams, le cousin n'y voit pas d'inconvénient. Après tout, il connaît beaucoup de gens qui ont acheté une arme pour des mineurs afin qu'ils puissent aller s'amuser au stand de tir. «Je ne savais pas qu'il y avait des lois qui l'interdisait» dira-t-il plus tard. Nicholas lui tend trois cent dollars. L'employé peut-il encore ignorer qui est le véritable acquéreur? Il tend, en tout cas, le formulaire n° 6170 établi par le BATF au cousin. Il s'agit de deux pages de questions où il faut répondre par « YES » ou « NO » :

Etes-vous un consommateur de drogue?

Un criminel?

Un malade mental?

Un immigré clandestin?

Avez-vous renoncé à la citoyenneté américaine?

Avez-vous été renvoyé de l'Armée? ...

Pendant que Curtis remplit le formulaire, le vendeur se garde bien de prévenir qu'il est interdit d'acheter une arme pour le compte d'un mineur. Au procès, il affirmera qu'il ignorait que l'achat était destiné à l'adolescent.

En partant, Nicholas remarque qu'ils n'ont pas de balles...

Curtis Williams ne veut pas y retourner et lui dit qu'ils en trouveront au stand de tir. Finalement, c'est la propre mère de Nicholas qui lui achètera les balles avec lesquelles il tirera sur ses professeurs.

Arrêté après le drame, le cousin, Curtis William fera treize mois de prison pour avoir violé la loi. «Qu'est-ce qui peut pousser un homme de trente-six ans à permettre à un gamin d'avoir une arme pareille? » lui demandera le procureur. Mais il ne demandera jamais au vendeur de « Guns Unlimited » ce qui l'a empêché de s'opposer à cette vente.

THE END

Sihem OUILLANI